L'imagerie mentale

Les travaux sur l'imagerie mentale (1) que Lutz et Lutz (2) définissent comme "tout événement mental entraînant la visualisation d'un concept ou d'une relation" apportent un éclairage intéressant sur l'interprétation des signes, notamment dans le cas particulier de l'imagerie de mémoire ou de pensée, "définie comme la reproduction mentale d'une perception ou impression antérieure, en l'absence de l'objet qui lui a donné naissance" (voir les six critères de l'efficacité). Ces auteurs distinguent trois sortes de variables susceptibles de provoquer des images mentales, selon Gavard-Perret :

  • les stimuli iconiques : images, dessins, illustrations, graphiques,
  • les stimuli verbaux concrets, qui peuvent susciter des images sensorielles,
  • les instructions d'imagerie qui "consistent à donner des instructions au sujet pour qu'il forme des images mentales en rapport avec le concept à retenir".

L'auteur établit les conditions de supériorité des images mentales concernant l'apprentissage, la perception et la mémorisation. Par exemple, on démontre que des mots à haute valeur d'imagerie sont mieux mémorisés que les mots à faible valeur d'imagerie: "d'une manière générale, la grande majorité des études effectuées convergent vers une évidence de supériorité de l'image sur le mot au niveau de la mémorisation, et un rôle facilitateur de l'image médiatrice pour l'apprentissage et pour le rappel".

Mais cet effet habituel de supériorité de l'image ne peut être maximal que si l'image respecte certaines conditions et caractéristiques. Par exemple, certains auteurs insistent sur l'importance d'utiliser des visuels à haute imagerie ou de préférer des mots concrets à des mots abstraits. La taille de l'illustration, l'emplacement de l'image, le degré d'attention... sont aussi important pour obtenir de meilleurs effets, en matière d'apprentissage et de mémorisation. Il semble également que la double intervention d'un code image et d'un code verbal facilite le rappel.

  1. M.L. Gavard-Perret (1987), "L'image : supériorité, limites et relation sur l'imagerie mentale, et le langage verbal ", Recherche et Applications en Marketing (81)
  2. K.A. Lutz et R.J Lutz (1977), " Effects of interactive Imagery on learning : Applications to advertising ", Journal of applied psychology, August (80)